Parti Communiste International

 

ROBUSTES LUTTES OUVRIÈRES EN CHINE CONTRE LE CAPITAL “COMMUNISTE

 

En occident, l’idéologie dominante montre en exemple aux travailleurs ceux de Chine, qui seraient depuis toujours incapables de lutte de classe et passivement prêts à se soumettre à l’exploitation pour «une écuelle de riz». Ceci est tout simplement un mensonge post-colonial, qui est une fois de plus contredit par les nouvelles, qui depuis le début de l’année 2010, nous parviennent et qui évoquent d’innombrables grèves et des épisodes de lutte déterminés de la part des ouvriers chinois.

Il est normal que pour cacher complètement ces manifestations orgueilleuses des salariés, les bouffons de cour et les médias s’occupent plutôt des luttes intestines (au sens littéral du terme) de la scène de la vie politique bourgeoise locale.

La signification profonde des luttes de cette fraction importante de la classe internationale des travailleurs n’échappe à personne. Dans cet immense pays, dans les régions les plus industrialisées, d’où seulement peuvent nous parvenir des nouvelles, des centaines d’usines ont arrêté la production pendant des jours, pour des raisons et selon des modalités diverses. Cette lutte ouvrière a souvent réussi à entraver les engrenages du capital, brisant les chaînes du syndicalisme de régime et obtenant presque partout des augmentations de salaire significatives. Les cas sont si nombreux qu’on peut prévoir une mobilisation prolétarienne générale de type défensif au cœur de ce capitalisme agressif et féroce. Que pour les besoins d’embrouiller la classe ouvrière, l’on n’a pas honte de faire passer pour «communisme», ce qui n’est rien d’autre que du capitalisme d’État et privé. Le terme approprié devrait être fascisme, sous espèce connue de la dictature bourgeoise exportée de l’Italie, qui servit de laboratoire d’essai pour le monde entier.

Des centaines d’usines ont été concernées par cette vague de grèves: Brother Industries, Foshan, Fengfu, Autoparts Atsumitec, Honda autoparts Manufacturing, Honda Lock Factury, Foxconn, Mitsumi Electric, Foxconn, Merry Electronics, Smartball inc, Kok International Etc, Omron Automobile Electronics,Toyoda Gosei, etc, etc. Voici les paroles excédées d’un entrepreneur étranger du secteur textile: «Chaque jour, de nos employés, nous arrivent des demandes d’augmentation de salaire insensées».

Il faut rappeler qu’en Chine les grèves sont interdites par l’ Etat «communiste»; les syndicats sont la «propriété de l’ Etat», et n’ont adhéré à aucune des ces mobilisations. Nous savons cependant que les ouvriers qui y sont inscrits y ont participé avec courage.

Parmi les grèves les plus significatives, il y a celle à outrance menée à Tianjin, ville portuaire à une centaine de kilomètres de Pékin, par la totalité des trois mille employés de la Mitsumi Elecric, usine japonaise de produits électroniques. De nombreuses autres usines japonaises en terre chinoise, par exemple celles de sous-traitance, de Honda et Toyota, ont connu depuis le début de mai une puissante vague inattendue de luttes. A l’usine Honda de Foshan, après des dizaines de jours de grèves, les ouvriers ont obtenu une augmentation de salaire de 24%, tout en déclarant que leur bataille, après une pause, aurait été poursuivie jusqu’à l’obtention de 50%. Les grèves, toujours illégales, se sont ensuite étendues à de multiples zones industrielles du pays et à de nombreux secteurs industriels.

Le gouvernement chinois, cherchant à limiter les dégâts, a annoncé début juin une augmentation du salaire minimum dans 30 grandes villes. A Pékin par exemple, l’augmentation a été de 160 yuans, correspondant à 23,5 dollars, soit environ 15% de plus, ce qui est peu par rapport à ce qui a été obtenu dans les usines où les ouvriers ont fait grève durant plusieurs jours.

Après trente années de fracassante urbanisation et de prolétarisation, le dragon ouvrier en vient à imposer sa force à une classe bourgeoise qui s’est énormément enrichie. Aujourd’hui l’ouvrier qui trouve du travail dans les différentes industries a un âge compris entre 18 et 25 ans ; il ne se satisfait plus d’épargner pour envoyer les sous chez lui comme faisait son père, qui habitait dans de misérables dortoirs situés dans les murs d’enceinte des usines. A cause aussi des effets de la politique de l’enfant unique, diligentée par Mao au milieu des années 70, la jeune force de travail commence à être très demandée par les chaînes de montage ; ceci permet un pouvoir de négociation de la part des ouvriers sans précédents dans l’histoire du rapport de force entre les classes en Chine.

La soumission des ouvriers aux bourgeois est un fait économique et non de type culturel, comme s’il existait des modules opposés de mentalité et de civilisation entre l’occident et l’orient.

Les convulsions du capital mondial et la lutte de classe, véritable moteur de l’histoire, déterminent les conditions qui étaient jusqu’à hier imprévisibles aujourd’hui déjà pour certaines marchandises vendues sur le marché des USA, il convient mieux de les produire au Mexique qu’en Chine. Des considérations qui peuvent aussi s’appliquer en Europe, vu les salaires des travailleurs de certains pays de l’Europe de l’Est. La lutte de classe, avec sa force, son impétuosité, son inévitabilité, frappera d’ici peu aux portes de ces salariés et de leurs patrons. Sinon, c’est aux prolétaires d’occident que l’on servira le «bol de riz», pour leur manque de mobilisation à côté des travailleurs du monde entier!